
Comme tous les mercredis, voici une invitation à peser le pour du contre et le contre du pour, encore qu’on ait le choix entre le pour du contre et le contre du pour.
Tous les mercredis , la minute filozaufique.
Un mot à géométrie variable
Mardi matin, cherchant l’inspiration pour ce mercredi-ci, quelqu’une m’a proposé de traiter du « civisme » qu’elle a défini comme « le respect de la loi ». N’écoutant que mon souhait de satisfaire son attente, je me suis aussitôt précipité dans mes vieux dictionnaires et voici ce que cela donne :
- Civisme : De dit du dévouement aux opinions ultra-révolutionnaires (1794) selon un dictionnaire des années 1880 qui écrit » se disait en 1794 … » Précisons que ce mot « civisme »est un néologisme et ne se trouve dans aucune des éditions antérieures à 1835 du Dictionnaire de l’Académie
- Civisme : Zèle du citoyen pour les intérêts de son pays (1854)
- Civisme : Qualité de celui qui défend ses droits et ceux de ses concitoyens (1887)
- Civisme : Dévouement à la patrie (1899)
- Civisme : Sens civique ( civique : qui concerne le citoyen et son rôle dans la vie politique 2005)
Une fois de plus, la preuve est faite : les faiseurs de dictionnaires, selon l’époque et la société du moment, fourrent dans la tête des citoyens des idées dont le seul but est de les convaincre du bien-fondé de ce qu’ils vivent et de se dévouer pour pérenniser cette société-là assurément le meilleure et promesse de tous les bienfaits futurs qu’elle leur prédit.
Alors, évidemment la question se pose : quand quelqu’un vous parle de civisme, de quel civisme s’agit-il ? S’il pense 1899, vous pouvez lui opposer 1794 par exemple … ou 1887 dans un style plus modéré.
En toutes occasions, vous pouvez ainsi l’éblouir par votre savoir en lui déclamant les différentes définitions du civisme, que vous avez pris soin d »apprendre par coeur ! C’est ainsi que pratiquent ceux qui ont réponse à tout, corrigeant vos erreurs ou enrichissant, pour le moins, votre érudition qui s’avère alors d’une lamentable insuffisance comparée à leur suffisance avérée.
Pour conclure, il me reste à vous proposer une définition novatrice du « civisme » : qualité de celui qui revendique le respect tous ses droits étant entendu qu’il définit lui-même les droits auxquels il a droit sachant, qu’en tant qu’homme, il est un « mâle à droits ».
Pourquoi ne pas en profiter pour créer un nouveau principe : la « solicratie « , une véritable démocratie conçue par soi-même, pensée pour soi-même, exclusive pour soi-même et non contestable par les tenants de la démocratie des masses. Quel progrès, quel bond en avant !
A mercredi prochain …
acl
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